L’Avenir, au sens large du terme, est le thème annoncé pour la présidence allemande. Et l’une des priorités de la présidence allemande est la transition numérique. La transition ou transformation numérique est la multiplication, l’intégration et la mutation des phénomènes liés à l’essor des technologies et du digital. Cette notion vise à conceptualiser leurs influences sur les personnes, les sociétés et les organisations. Cette transition est très importante puisque cela concerne divers domaines : du service public ou le monde de l’entreprise en passant par les institutions politiques et administratives.
Une Europe à harmoniser
Grand enjeu du XXIème siècle, les services de technologie et le digital, toujours de plus en plus développés, ne sont pas harmonisés entre les États membres de l’UE. Certains excellent dans le domaine, comme l’Estonie, tandis que d’autres sont à la traine. Le but est d’adapter l’Europe à l’ère du numérique et aux avancées technologiques.
Au niveau européen exécutif, de nombreuses avancées ont eu lieu ces dernières années avec notamment la mise en place du Règlement général sur la protection des données (RGPD) qui responsabilise les organismes dans le traitement des données personnelles des clients. L’Europe vise à protéger en priorité ses citoyens. L’Allemagne a tenu donc à s’intéresser davantage à ce sujet qui touche tous les pays et tous les citoyens. Le numérique évolue vite et nécessite donc des réglementations tout aussi rapides.
Le but de cette priorité est de faire en sorte que tous les pays membres soient prêts à gérer l’influence digitale et d’harmoniser, au possible, les systèmes entre États. Développer les capacités numériques, tout en prenant soin de ne pas mettre les citoyens en danger, est le challenge de la transformation numérique, auquel veut s’attaquer l’Allemagne.
Retard allemand dans le domaine : une aubaine ?
L’Allemagne, pourtant moteur économique européen, n’est pas connue pour son développement du numérique et de l’univers digital. Le pays connaît même un retard par rapport à ses voisins. L’Allemagne soit le plus peuplé d’Europe. Cependant, nos amis d’outre-Rhin utilisent beaucoup moins le numérique dans leurs affaires quotidiennes que leurs voisins européens.
L’Allemagne n’investit pas assez pour développer le digital. Angela Merkel, qui cèdera sa place l’année prochaine, perçoit certainement cette présidence européenne comme une aubaine pour réduire le retard allemand et bénéficier des investissements européens dans le domaine. Là où l’exécutif national ne peut pas investir, l’UE peut être utile à combler les défaillances.
Quel avenir après le Covid ?
Les plans de la présidence allemande sont malheureusement chamboulés par la crise sanitaire du Covid-19. Angela Merkel a annoncé en mai que les six prochains mois seront essentiellement consacrés à la relance économique des pays européens, en particulier ceux durement touchés par le coronavirus : « La pandémie du coronavirus a bouleversé notre monde et ainsi, nos ambitions pour cette présidence du conseil de l’Union européenne » a indiqué la Chancelière allemande.
Cela signifie donc que la majorité des thèmes annoncés, comme la transition numérique, seront relégués au second plan tant que les économies ne seront pas relevées. Heiko Maas, ministre allemand des Affaires étrangères, a tenu à rassurer en indiquant que la présidence tenterait de progresser dans toutes les priorités initialement annoncées.
La transition numérique est un sujet très important pour le futur de l’Europe. Le monde digital peut être à la fois un allié et un rival de taille s’il est mal géré. Le contexte sanitaire mondial va retarder le travail sur cette transformation nécessaire mais elle doit rester une priorité.
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