Le Courrier des Erasmus+ : “Je le referais sans hésiter”

, par Chérine Zidour, Yané Christov

Le Courrier des Erasmus+ : “Je le referais sans hésiter”
Chloé lors de son séjour Erasmus. (Source : photo personnelle de l’interviewée)

A l’occasion des Erasmus Days, Chloé Guez, volontaire en service civique de 25 ans, revient sur son année d’études à Nimègues, aux Pays-Bas.

Peux-tu nous raconter ton parcours étudiant ?

Après le bac, j’ai décidé de poursuivre mes études en licence de Langues étrangères Appliquées à Paris. C’est pendant cette licence que j’ai fait mon premier échange universitaire Erasmus. La perspective de faire un Erasmus était aussi une motivation pour moi : je savais dès ma première année d’études que je voulais partir et où. Mon choix s’est naturellement porté sur Nimègue, aux Pays-Bas, car j’étudiais déjà le néerlandais à la fac. Quand on fait un cursus de langue, c’était assez pertinent de partir faire une année d’études à l’étranger.

Comment as-tu pris connaissance de cette opportunité ?

Le programme Erasmus était assez populaire, mais j’en avais seulement une vague idée. Même si j’en ai énormément entendu parler au lycée, c’est une fois arrivée à l’université que j’ai pu y voir plus clair. Et notamment lors des réunions pédagogiques, où les questions d’admission et de notes ont été abordées

Comment as-tu préparé ton voyage ?

Personnellement, j’étais hyper informée. Malheureusement, les démarches étaient assez longues, j’ai même failli ne pas partir du tout. C’est la responsabilité de chacun de se préparer et d’être autonome, il faut aller chercher les infos et montrer son envie de partir.

Est-ce qu’un certain niveau est attendu pour partir ?

Tout dépend du choix de ta destination et des universités, plus elle est prisée plus les notes attendues peuvent être hautes. Pendant mon séjour Erasmus, je devais aussi valider un certain nombre de crédits et ne pas avoir de rattrapage.

Comment s’est passée ton installation (trouver un logement, colocation ou non, démarches sur place, se déplacer) ?

Si on s’y prend tôt, on a la chance d’être en résidence universitaire, mais c’est souvent vite pris d’assaut. C’est malgré tout le plus sympa quand tu n’es jamais parti seul. L’association ESN (Erasmus Student Network) met aussi beaucoup de choses en place pour la bonne intégration des élèves : des week-ends d’intégrations, des soirées à thèmes, des voyages...etc

Les enseignements suivis pendant ton Erasmus t’ont-ils semblé plus complexes à suivre ?

Lors de mon deuxième séjour Erasmus à l’université de Genève, une très bonne université, le niveau était plus élevé. Mais ça dépend surtout des cours finalement, certains étaient très intéressants et d’autres très ennuyeux. Ce que j’ai particulièrement aimé, c’est que les cours n’étaient pas seulement théoriques, il y avait beaucoup d’intervenants extérieurs. J’ai pu choisir mes cours “à la carte”, j’en ai pris un par exemple qui portait sur la politique migratoire et d’asile. A Genève se trouve l’UNHCR “L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés”, une de mes professeurs y était très impliquée. Même si c’était plus exigeant, c’est là que j’ai eu mes meilleures notes, quand ça te motive et que ça te plaît, c’est un moteur.

Pourrais-tu nous parler des pour et des contre de ton échange ?

A vrai dire je n’ai aucun contre. Je considère au contraire qu’il s’agit de l’expérience qui a changé ma vie. L’échange permet non seulement de pouvoir circuler librement en Europe et de s’y installer sans visa, mais surtout de ne pas avoir les frais de scolarité à payer. Un des seuls points négatifs est peut-être le fait que la bourse n’est parfois pas à la hauteur, alors que beaucoup d’étudiants ont un budget serré.

Était-ce facile de tisser des liens avec les gens ?

Tout dépend de tes compétences sociales, mais c’est plus facile quand tu es avec les autres étudiants Erasmus, on est tous dans la même situation. En revanche, les étudiants locaux et les Erasmus ne se mélangeaient pas trop.

As-tu appris la langue du pays où tu étais ?

Quand j’étais aux Pays-Bas, j’ai plus appris l’anglais, mais je pense que c’était le cas pour tout le monde.

Qu’est-ce qui t’a le plus surpris quand tu étais là-bas ? Qu’est-ce qui a changé le plus par rapport à tes habitudes ?

Tu découvres des nouveaux systèmes d’éducation. Aux Pays-Bas, il est complètement différent.

C’est-à-dire ?

En France les cours sont très théoriques, en cours magistral le professeur ne sait pas qui tu es. Aux Pays-Bas, il y avait plus de proximité entre les professeurs et les élèves, ce que j’ai adoré. Au niveau des examens, c’est plus souvent du contrôle continu. On devait rendre des devoirs toutes les semaines. En France, les examens sont plus périodiques.

En quoi le programme Erasmus t’a permis de construire ton projet d’avenir ?

Le programme a été un réel tournant dans ma vie. J’ai pu m’ouvrir au monde, en l’occurrence à l’Europe, et j’ai forgé une conscience européenne et citoyenne. C’est notamment grâce à mon premier Erasmus que je me suis intéressée à l’Union européenne. Mon échange Erasmus m’a aussi permis de me rendre compte que je n’allais pas m’épanouir en France, que ce soit professionnellement ou dans ma vie personnelle.

Qu’est-ce que la mobilité t’a apporté ?

Des compétences en langues. J’ai fait une licence en anglais, mais je n’ai jamais mieux appris cette langue qu’en partant à l’étranger. J’ai également amélioré mon niveau de néerlandais. D’un point de vue plus personnel, ça m’a aussi beaucoup apporté. J’ai gagné en autonomie, c’était la première fois que je partais toute seule, et j’ai dû apprendre à gérer plein de choses, comme mon budget. C’est vraiment une opportunité de vivre seule, d’apprendre à vivre dans un pays, une culture et des habitudes que tu ne connais pas.

Penses-tu que partir à l’étranger est un critère prisé par les recruteurs ?

Oui, c’est un élément à ne pas négliger. Il est très valorisé d’avoir une expérience à l’étranger, notamment dans le domaine dans lequel je me destine à travailler. Il s’agit de mon avis personnel mais il est néanmoins important de ne pas partir avec pour seul objectif d’améliorer son CV.

Si c’était à refaire tenterais-tu de nouveau l’expérience ?

Oui les yeux fermés. Je le referais sans hésiter, c’est une expérience que je recommande vivement.

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